Intro 11 juin 2014

Bonsoir et merci à tous d'être venus,

merci tout spécialement à Messieurs Michel Chauvière,  Jacques Marpeau, François Hebert d'être parmi nous ce soir. Jospeh Rouzel et Paul Fustier vous saluent  tous et regrettent de ne pas être présents ( lecture du petit mot de de chacun), et Philippe Gaberan est au regret de ne pouvoir nous rejoindre, en raison des grèves de train.

Je vais rappeler brièvement d'où nous sommes partis le 26 mars et ce que nous avons pu travailler depuis, avant d’avancer des propositions à débattre pour la suite du mouvement :

    Nous partions du constat que la réfonte des métiers du social s'organise sans les acteurs concernés. Et même l'information à ce sujet  est difficile à trouver et  suppose une véritable démarche. Déplorant que le débat ne puisse par conséquent pas avoir lieu,  nous avons décidé de prendre la parole à l’instar de l'Aformeje qui nous a dès le début apporté son soutien.
L es documents que nous avions alors pu rassembler montrent que la refonte soulève des questions de fond pour les métiers du social et notamment pour les métiers de l'éducatif.
-       La suppression des métiers tels qu'ils existent questionne, d’autant plus que l'idée du     travailleur social unique ne s'inscrit dans aucune valeur énoncée. 

• La déqualification dans les métiers de la visible : en effet les niveaux 3 deviendraient coordinateurs projets ou intervenant social, les niveaux IV techniciens ou assistants techniques, les niveaux V  aide ou assistant.
• C'est surtout l'approche de l'autre qui interpelle au travers de cette refonte : d’une approche clinique au plus près de l’autre, d'un accompagnement du sujet à se construire en tant que sujet quelles que soient les difficultés qu'il rencontre, nous passons à la formation de futurs professionnels à la posture d'expert où le savoir prévaut à la rencontre, dans une logique de rationalisation. Logique où la temporalité de l'autre n'a pas sa place.
• Dans la formation, la refonte remet en question : la place, le contenu et la durée des stages et très directement aussi  l'approche réflexive de la pratique. Ainsi la refonte au lieu de parler de processus de formation, parle de socle de connaissances.  

Sous prétexte de fluidité et d’individualisation des parcours, sont négligés dans la formation Les rencontres entre  pairs : lors des stages avec les éducateurs sur le terrain, à l'école grâce à l'espace de la promotion et des petits groupes, et enfin la rencontre avec les formateurs. C'est aussi l'espace de créativité collective des étudiants qui est nié dans cette refonte.

Cette refonte est directement liée aux Etats Généraux du Travail Social, puisqu’ ils font partie des thématiques abordées.
Or, les ETGS s'organisent également de façon descendante sans participation quasiment.

Aussi dans un premier temps, nous avons décidé de lancer une pétition qui a rassemblé déjà un peu plus de 3000 signataires. Nous vous invitons à poursuivre sa diffusion le plus largement possible;

Puis nous avons monté le collectif, et définit ses premiers axes de travail :
- groupe d'échange sur la pratique éducative afin de partir de la parole du terrain et sans cesse s’y référer.( voir les différents textes de Adam Cano, Nada Masson, Mathieu Brégégère)  

- Travail de veille et de recherche pour mieux comprendre qui sont les acteurs de cette refonte,  leurs motivations, et comment s'organisent les ETGS. Ce travail a pu notamment se faire grâce à des personnes ressources au sein du collectif qui avaient déjà participé à des grands mouvements s de l'éducation spécialisée et ETGS.
- Travail de diffusion d'informations au sujet de cette refonte, par la pétition, par le blog, par le relais de la parole dans la presse (Lien social, ASH, TSA), des tracts, des rencontres, des prises de contact.
- Travail de rassemblement : lien étroit avec l'Aformeje et l'ONES, contact avec la FNEJE, l'ANAS, RESF. Soutien de Rezo Pyschasoc, de l"Appel des appels, des Editions Eres, des CEMEA, de la revue VST, prise de contact avec les syndicats, prise de contact avec la coordination nationale étudiante.

Tout cela  grâce à l'investissement bénévole et régulier d'environ 25 membres du collectifs

- Ceci nous a permis notamment de voir que la logique des ETGS de 2014, repoussés d'ailleurs à 2015 est bien différente des précédents Etats Généraux  qui avaient notamment été initiés par Jacques Ladsous et Michel Chauvière. Aujourd'hui ils sont organisés par l'Agence Nouvelle des Solidarités Actives financée par la Ministère dont le conseil d’administration est constitué de personnes issues de Stéria ( entreprise d’informatique), BNP Paribas, Eurisk ( qui fait de l’expertise en construction), Accenture ( du conseil en management), Le pole emploi….
- Nous avons également suivi l'actualité de l'Unaforis au mieux, ce qui nous a permis de voir que la mise en œuvre de la refonte est imminente dans la formation et que revient souvent dans les travaux de l'UNAFORIS l'importance d'adapter davantage les professionnels à leurs employeurs. l'Unaforis vient de lancer un appel à communication à remettre avant le 30 juin, avec 3 entrées possibles ( à détailler un peu) et qui doit préciser la méthodologie employée pour répondre.

Ce soir voici plusieurs pistes d'actions à vous soumettre :

Pour poursuivre l’action commencée
- envoyer la pétition et ses signatures à l'UNAFORIS et au Ministère
- poursuivre la diffusion d'informations sur la refonte, notamment en régions, auprès des associations, et auprès des usagers, peut être créer des petits groupes qui puissent aller directement rencontrer le personnel d'associations, les représentants d'usagers, poursuivre l'action auprès des formateurs et des étudiant, pourquoi pas créer des outils de diffusion comme une BD ?
Organiser une rencontre un samedi fin septembre afin de permettre à ceux qui habitent en dehors de la région parisienne de venir… et pourquoi pas l’appeler «  L’université d’été du social » ?  

Pour aller plus loin 

•   Affiner et préciser les concepts que nous défendons
  -  Réaliser des arbres à récits éducatifs ( idée qui est née suite aux groupes d’échanges), qui peuvent être proposés soit comme réponse à la communication de l'UNAFORIS, soit en prévision des ETGS, et quoi qu’il arrive pourront permettre de faire parler de nos métiers. (S’inscrivant alors dans la démarche à venir de l’appel des appels)
  - Montrer par un écrit que cette refonte mène à l’impasse et quelles sont nos propositions. L'ONES propose que nous écrivions un texte pour les ETGS, il y a également la possibilité de répondre à la communication de l'UNAFORIS, et enfin celle d'écrire une lettre publique prête pour le moment qui nous semblera opportun, et de laisser la suite des évènements voir comment nous allons investir les choses.
  
  Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui il nous faut mettre à plat ce qui nous apparait indispensable pour la formation des futurs professionnels pour qu’ils puissent garder une posture d’accompagnement, et le faire entendre.
  
  Annoncer l’organisation de la suite.